Les raccords sont destinés à estomper au maximum le passage d’un plan à l’autre en donnant l’impression que le tournage du film a été fait de manière ininterrompue. Ils peuvent aussi être au service de l’effet dramatique et du coup renforcer la rupture ou déstabiliser le spectateur par de « faux raccords » voulus.
Afin d’éviter l’impression de « saut » dans l’image, si un même sujet est filmé dans deux plans différents, sans grand changement d’échelle, il est conseillé de modifier l’angle sous lequel a été filmé le premier plan d’au moins 30° avant de filmer le deuxième plan. Attention, une autre règle s’applique aussi, celle des 180° (voir champ / contre-champ).
Il permet de se rapprocher ou de s’éloigner du sujet tout en gardant l’impression de continuité entre les plans. La caméra reste sur le même axe mais l’échelle de plan change, un peu comme un zooming dont on n’aurait gardé que la position initiale et finale, en enlevant tout le mouvement. Il est important dans ce raccord de positionner le sujet principal au centre de l’image sous peine d’avoir une impression d’un « saut » de celui-ci
C’est le raccord de dialogue par excellence. Le contre-champ est l’image tournée dans la direction opposée du plan précédent, la caméra se trouve dans le champ de ce qu’elle venait de montrer, elle filme l’acteur A de face et B de dos, puis B de face et A de dos. Mais attention !
LA RÈGLE DES 180°
Si l’on trace un axe passant par deux personnages face à face, ou, dans l’axe d’une action, il faudra veiller à ce que la caméra ne le franchisse pas, sous peine : d’avoir l’impression que les acteurs regardent dans le même sens ou se tournent le dos alors qu’ils sont face à face, que les deux plans n’appartiennent pas à la même scène, de perturber le spectateur dans la perception de l’espace où les personnages interagissent.
Ce raccord permet l’identification du spectateur à l’acteur, il introduit une caméra subjective. En suivant les yeux du personnage évoluant sur le plan on passe, au plan suivant, dans son regard, on voit ce qu’il voit et, par là même, on se retrouve à la place de l’acteur. Le spectateur, par ce raccord « rentre » dans le film, il devient acteur du récit. Il faut toutefois faire attention à la direction du regard sur le premier plan pour raccorder au plan suivant, surtout s’il y a mouvement.
Entrée de champ : le personnage ou un objet entre dans l’image.
Sortie de champ : le personnage ou l’objet sort de l’image.
Entrée de champ dans le plan et sortie de ce même plan après y avoir effectué une action, ou sortie de champ dans un plan pour effectuer une entrée de champ dans le pan suivant, ou tout simplement entrée dans le champ suivie d’autres raccords, ou encore sortie de champ en fin d’une séquence de plusieurs plans, entrée ou sortie par le cadre ou caché par le décor. La variété de ce raccord est considérable et permet une bonne fluidité entre les plans. A la prise de vue, quand c’est possible, autant laisser sortir le sujet du plan ou y rentrer, on pourra toujours couper au montage.
En outre, il permet de faire facilement des ellipses temporelles ou spatiales, c’est-à-dire que le personnage sort du plan et rentre dans le suivant après l’écoulement de temps et avoir effectué une série d’actions non montrées, ou / et, dans un décor tout à fait différent du précédent.
Il porte aussi le nom de raccord de direction, et comme ce nom l’indique, sauf effet souhaité, on veillera à ce que l’entrée dans le champ se fasse dans le même sens que la sortie précédente, attention en cas de cumul avec un contre-champ.
C’est une coupe franche entre deux plans, sans aucun effets, un passage brusque d’un plan à l’autre. Il est de loin le raccord le plus utilisé. Au tournage il peut être intéressant de prendre le même plan sous plusieurs angles, à des échelles différentes ainsi que des éléments de décors, ça peut permettre de s’en sortir en cas de raccord difficile. Mais rien ne vaut un bon story-board avec les raccords prévus.
Ou plan de coupe. C’est un élément de décor ou un objet placé entre deux plans. Il peut corriger un raccord qui ne « passe pas » ou être mis en place pour des raisons d’esthétique, mais son rôle principale est informatif ou dramatique. Il permet de montrer un détail qui pourrait échapper au spectateur, ou d’introduire un élément qui prendra de l’importance dans le film pouvant même influancer toute l’intrigue.
Le mouvement montré dans le plan, que ce soit acteur, geste ou objet, continue dans le plan suivant. Au tournage il est préférable de filmer le mouvement complet, puis de recommencer le même mouvement dans un autre angle ou / et avec une autre échelle. Au montage on se rend compte qu’il faut enlever quelques images pour que le raccord soit fluide.
La caméra termine le plan sur un panoramique rapide et entame le suivant par un panoramique rapide lui aussi. Pour le panoramique filé, la caméra passe d’un champ à l’autre très rapidement dans le même plan. Ces raccords sont souvent utilisés dans les films d’action, auxquels ils donnent du dynamisme.
Les plans sont raccordés par la similitude de forme, d’objet, de couleur, de mouvement etc… C’est un raccord qui peut être très fort au niveau de l’idée qu’il fait passer au sprctateur, Les analogies ne sont pas toujours anodines et peuvent véhiculer des associations qui prendront toutes leurs ampleurs en cours de film.
Les transitions Fondu enchainé, au noir, au blanc , Iris, Volets, fenêtres volante, vagues, pages feuilletés, déformations en tous genres…
Elle sont le passage d’un plan à l’autre avec effet visuel, dans lequel un plan s’estompe progressivement pour laisser la place à l’autre. Ces effets, dans certains cas peuvent quasiment êtres considéré comme une image supplémentaire.
L’utilisation de l’informatique pour le montage donne accès à une grande variété d’effets de transitions. Attention, il faut veiller à ce qu’elles donnent sens au récit, par exemple un fondu enchainé peut donner l’impression d’un changement d’état ( passage de l’éveil au rêve ou dans la pensée du personnage ), le fondu au noir signifier le temps qui passe etc… Mais ces raccords mal utilisés peuvent rapidement donner l’impression de faux raccords, voir même perturber la compréhension du récit.
Par son déplacement, un personnage ou un objet vient occulter l’objectif de la caméra, le raccord peut ainsi être fait sur l’image unie ou noire que ça produit et donne l’impression qu’il n’y a pas de coupe.
Dans ce cas, ce n’est plus l’image qui appelle le plan suivant, mais ce qu’entend le spectateur. Voix ou bruits off, dialogues, explications ou autres bruits ou musiques excitant notre curiosité.
Cette liste est loin d’être exhaustive :
Tout ce qui crée cohérence entre deux plans successifs peut être considéré comme raccord.